01-15-2008, 01:31 PM
Bonjour à tous,
C'est la première fois que je viens sur ce forum, 'étape créatrice'... après tout c'est là que j'en suis dans mon deuil.
Je ne sais pas si vous vous rappelez de moi, alors je rappelle mon histoire. J'étais depuis un peu plus d'un an avec mon copain, mon premier amour (fusionnel!), lorsqu'après trois mois de maladie au cours desquels je l'ai accompagné jours et nuits, autant que c'était possible (cancer extrêmement rare, pour lequel l'unique possibilité de traitement a échoué), il est mort en février 2003. Cela fait donc cinq ans, il allait fêter ses 22 ans dans deux mois quand il est mort, et je l'ai rattrappé en âge maintenant et même dépassé puisque j'ai 24 ans (bien que je ne me sente pas très adulte pour autant).
J'écris cela froidement, parce-que depuis ces années, je me suis progressivement détachée de ces souvenirs, même s'il est en permanence avec moi, dans mes pensées, je n'aime plus penser à la maladie, à la fin...
J'aime essayer de conserver sa présence : heureux, gai, bienveillant, blagueur... et en même temps sensible, beau (mais beau !!) et surtout, tellement fait pour moi...
Vous aurez compris que je ne suis plus tombée amoureuse à ce degré, plus jamais depuis.
En ce moment, je commence, comme tous les ans semble-t-il, à revivre cette terrible période de la fin de sa vie, période qui nous a séparés, où on s'engueulait même... et rien que d'effleurer ces souvenirs, ouvrir cette porte de ma mémoire m'écorche le coeur. C'est la raison pour laquelle je me suis habituée à l'éviter, parce-qu'on ne peut pas non plus se permettre de se mettre hors service pendant des jours, quand on veut essayer de poursuivre une vie normale (et, plus de quatre ans après, c'est nécessaire de le faire !)
Pourtant, tous les ans, à l'approche de février, c'est réglé comme du papier à musique, je commence à ressentir un 'cafard' (le mot ne sera jamais assez fort), un vide dans le coeur, à me poser des questions sur le sens de ma vie... sur mon mérite d'exister..bref ca ne va pas trop...
Et comme je ne veux pas peser sur mes proches, ceux qui l'ont connu, ses amis, mes parents...
je garde ça pour moi, et ma seule façon de me rapprocher de ces souvenirs est de relire les mails, lettres qu'on s'écrivait... et pire, quand je ressens trop fort l'injustice de sa mort, je me connecte, et je regarde si la recherche n'aurait pas progressé par hasard, sur sa maladie (le médicament qu'il a pris avait été découvert depuis seulement deux trois ans).
Aujourd'hui, j'ai passé par exemple des heures à lire des textes scientifiques auxquels je ne comprends rien, sauf les quelques ressemblances avec ce que j'avais pu lire sur sa feuille 'histoire de la maladie', et dont je ne dispose plus de toute façon...
Est-ce que cette fascination pour sa maladie a quelque chose de morbide ? Je veux dire, je ne connais personne qui se branche des heures sur des vidéos d'études de cas cliniques etc. etc.
Vous croyez que c'est grave ?
Le pire, c'est que bien sûr comme je ne comprends rien, je me replonge seulement plus profondément dans ces souvenirs glauques de l'hôpital et de la maladie... ca fait mal,mais en même temps que ça fait mal, ça fait du bien...
Je vois que je n'ai pas rêvé même si je pourrais croire que ce n'était qu'un rêve, vu que plus personne n'en parle avec moi... (ou alors pour me parler de moi, de mon attitude, et non de lui. genre 'tu t'enfermes à cause de ... tu sais quoi'... il n'est pas nommé, comme un tabou. ou alors juste son nom et puis plus rien.
Je me rends compte de ce qu'on a traversé... j'ai l'impression d'être la seule survivante à se rappeler ce qui s'est passé.
Je suis sûre qu'il trouverait ça morbide de me voir faire ça, alors que ce que je veux c'est penser à lui et lui rendre hommage.
Est-ce que vous aussi vous éprouvez une fascination pour les choses les plus douloureuses du deuil ?
J'ai passé aussi des mois à lire (et parfois je m'y replonge) des livres sur le deuil, qui aident, non pas en décrivant une théorie, mais des cas réels de gens, leurs sentiments, ce qu'ils éprouvent (comme nous)... ca faisait du bien, tout en faisant mal, ça aussi..
Cinq ans après, bientôt, est-ce normal que je continue à faire ça ?
Est-ce que je le ferai toute ma vie ?
...
C'est la première fois que je viens sur ce forum, 'étape créatrice'... après tout c'est là que j'en suis dans mon deuil.
Je ne sais pas si vous vous rappelez de moi, alors je rappelle mon histoire. J'étais depuis un peu plus d'un an avec mon copain, mon premier amour (fusionnel!), lorsqu'après trois mois de maladie au cours desquels je l'ai accompagné jours et nuits, autant que c'était possible (cancer extrêmement rare, pour lequel l'unique possibilité de traitement a échoué), il est mort en février 2003. Cela fait donc cinq ans, il allait fêter ses 22 ans dans deux mois quand il est mort, et je l'ai rattrappé en âge maintenant et même dépassé puisque j'ai 24 ans (bien que je ne me sente pas très adulte pour autant).
J'écris cela froidement, parce-que depuis ces années, je me suis progressivement détachée de ces souvenirs, même s'il est en permanence avec moi, dans mes pensées, je n'aime plus penser à la maladie, à la fin...
J'aime essayer de conserver sa présence : heureux, gai, bienveillant, blagueur... et en même temps sensible, beau (mais beau !!) et surtout, tellement fait pour moi...
Vous aurez compris que je ne suis plus tombée amoureuse à ce degré, plus jamais depuis.
En ce moment, je commence, comme tous les ans semble-t-il, à revivre cette terrible période de la fin de sa vie, période qui nous a séparés, où on s'engueulait même... et rien que d'effleurer ces souvenirs, ouvrir cette porte de ma mémoire m'écorche le coeur. C'est la raison pour laquelle je me suis habituée à l'éviter, parce-qu'on ne peut pas non plus se permettre de se mettre hors service pendant des jours, quand on veut essayer de poursuivre une vie normale (et, plus de quatre ans après, c'est nécessaire de le faire !)
Pourtant, tous les ans, à l'approche de février, c'est réglé comme du papier à musique, je commence à ressentir un 'cafard' (le mot ne sera jamais assez fort), un vide dans le coeur, à me poser des questions sur le sens de ma vie... sur mon mérite d'exister..bref ca ne va pas trop...
Et comme je ne veux pas peser sur mes proches, ceux qui l'ont connu, ses amis, mes parents...
je garde ça pour moi, et ma seule façon de me rapprocher de ces souvenirs est de relire les mails, lettres qu'on s'écrivait... et pire, quand je ressens trop fort l'injustice de sa mort, je me connecte, et je regarde si la recherche n'aurait pas progressé par hasard, sur sa maladie (le médicament qu'il a pris avait été découvert depuis seulement deux trois ans).
Aujourd'hui, j'ai passé par exemple des heures à lire des textes scientifiques auxquels je ne comprends rien, sauf les quelques ressemblances avec ce que j'avais pu lire sur sa feuille 'histoire de la maladie', et dont je ne dispose plus de toute façon...
Est-ce que cette fascination pour sa maladie a quelque chose de morbide ? Je veux dire, je ne connais personne qui se branche des heures sur des vidéos d'études de cas cliniques etc. etc.
Vous croyez que c'est grave ?
Le pire, c'est que bien sûr comme je ne comprends rien, je me replonge seulement plus profondément dans ces souvenirs glauques de l'hôpital et de la maladie... ca fait mal,mais en même temps que ça fait mal, ça fait du bien...
Je vois que je n'ai pas rêvé même si je pourrais croire que ce n'était qu'un rêve, vu que plus personne n'en parle avec moi... (ou alors pour me parler de moi, de mon attitude, et non de lui. genre 'tu t'enfermes à cause de ... tu sais quoi'... il n'est pas nommé, comme un tabou. ou alors juste son nom et puis plus rien.
Je me rends compte de ce qu'on a traversé... j'ai l'impression d'être la seule survivante à se rappeler ce qui s'est passé.
Je suis sûre qu'il trouverait ça morbide de me voir faire ça, alors que ce que je veux c'est penser à lui et lui rendre hommage.
Est-ce que vous aussi vous éprouvez une fascination pour les choses les plus douloureuses du deuil ?
J'ai passé aussi des mois à lire (et parfois je m'y replonge) des livres sur le deuil, qui aident, non pas en décrivant une théorie, mais des cas réels de gens, leurs sentiments, ce qu'ils éprouvent (comme nous)... ca faisait du bien, tout en faisant mal, ça aussi..
Cinq ans après, bientôt, est-ce normal que je continue à faire ça ?
Est-ce que je le ferai toute ma vie ?
...




